Ce n’est absolument pas la même chose, enfin, je crois. Tout comme je pense qu’il est temps de le préciser. Depuis toutes ces années que je blogue (7 ans déjà), les articles sur ma vie à l’étranger ont été au coeur de cet espace. C’est même un peu l’origine ou la cause de l’existence de mon blog : le fait de vouloir trouver un lieu stable suite à autant de déménagements dans des villes différentes … à l’étranger ! Pour vous dire à quel point c’est important pour moi que, à une époque, j’avais même une colonne dans un journal de Minorque qui s’intitulait « De l’étranger », c’était le rédacteur en chef qui avait trouvé le « titre ». Si vous me suivez, vous savez aussi qu’un de mes articles sur ma vie en France a été publié sur le Huffingtonpost. C’est un sujet qui me tient vraiment à coeur (comme celui du bilinguisme).
Mais je ne veux pas autant parler de moi (vous pouvez re-trouver les articles à ce propos, ici, tous réunis sous la catégorie Vie à l’étranger) que de cette confusion ou non différence qu’on fait entre les expatriés et les gens qui sont partis vivre à l’étranger, « juste comme ça ».
Avant d’avancer, je tiens aussi à faire un mea culpa (ironique) puisque si vous avez une bonne mémoire ou si vous fouillez dans les archives, vous allez trouver certains des articles que j’ai écrit avec le mot « expat/rié » en titre. Mais bientôt vous allez comprendre pourquoi j’ai utilisé ces mots.
La différence
Chercher le signifié d’expatrié dans un dictionnaire ne va pas beaucoup nous aider dans cette envie de clarifier ces deux notions. En effet, cela dépend du dictionnaire même si on peut résumer en disant que les académiciens considèrent qu’un expatrié est « quelqu’un qui a quitté sa patrie ». Alors, oui, nombreux sommes les expatriés !
Sauf que dans l’imaginaire (le langage) collectif, les expatriés ou expats sont toutes ces personnes qui partent vivre dans un autre pays pour des raisons de travail, particulièrement l’ensemble d’employés qui se « font muter » à l’étranger. Et c’est là que la confusion arrive.
Les conditions
Les gens qui sont envoyés par leur entreprise dans un autre pays, sont souvent encadrés. Même si ce n’est pas pareil partir expatrié au Congo qu’en Italie, ces gens partent donc déjà avec l’assurance d’un travail, et souvent, d’un logement.
En revanche, les autres, ceux qui « avons une vie à l’étranger », nous sommes partis pour des raisons diverses et dans des contextes également multiples : études, envie de l’ailleurs, au-pair, année césure, amour, etc. Souvent, ces gens-là sont partis, ils ont vu, ça leur a plu et ils sont restés. Pas d’obligations, pas de contraintes. Un vrai choix ou la vie elle-même.
D’un point de vue de l’imaginaire collectif, je ne suis donc pas une expat. Je ne peux pas, par voie de conséquence, vous en dire beaucoup plus.
Je peux, au contraire, vous résumer « une vie à l’étranger » : c’est vivre dans un autre pays que le tien mais tout comme si c’était le tien (à quelques nuances près -nuances que j’évoque régulièrement dans mes articles). C’est-à-dire, je vis en France, je paie mes impôts en France, j’ai mon médecin en France, si je perds mon travail, je vais chez monsieur Pol comme tout le monde, mes enfants vont à l’école en France, j’achète une baguette tradition comme tous les Français, et un long etcétéra. Si jamais je décidais de rentrer dans mon pays (en occurence, l’Espagne), je n’aurai le droit à rien (alors moi, c’est plus que sûr, je n’ai jamais travaillé là-bas). Ok, je vous l’accorde, je généralise un peu mais vu que dernièrement les articles sur les expats fleurissent sur les journaux (j’ai l’impression que quelque chose qui me caractérise moi et bien d’autres gens, à savoir, cette étiquette de « expat » et/ou « étranger » est devenu d’un coup d’un seul, l’étendard de certains pays !), j’avais au fond de moi, quelque chose qui me disait qu’il fallait faire une petite piqûre de rappel !
Pourquoi ai-je utilisé précédemment le mot « expat » pour mes articles ? (et je vais certainement le faire encore)
Et bien, je viens de vous le dire : il s’agit (d’après moi) d’un effet de mode et je vous assure que sur ce monde de la communication rapide et des réseaux sociaux, utiliser le mot expat est plus rapporteur que dire tout bêtement « je vis à l’étranger », oui, oui, si je relaye un article avec les hashtags #expat #xpat #expatrié #expatriado sur Twitter, j’aurai plus d’engagement et de retombées que si je met un hashtag #vieàlétrenger (que j’utilise tout de même).
Voili. Voilò.
Les ressemblances
Quelques points communs entre l'expat et celui qui a une "vie à l'étranger" : - capacité d'adaptation - savoir aimer deux pays, deux patries à la fois - ce devoir d'aller vers les autres - un éternel apprentissage - une analyse critique plus développée (aussi bien envers le pays d'origine que le pays de résidence) - des moments de saudade - (...) Vous m'aidez à compléter la liste ?