Minorque

La mer, c’est toi. Et je suis partie.

Je suis venue. A la mer. Je suis venue, j’ai caressé tes vagues, tes va et tes vient. J’ai voulu repartir. Je me suis retournée et je me suis enfuie. Oui, je ne peux pas dire que je suis partie, je n’aurai pas pu. J’ai fugué, c’était fort, c’était dur. D’un pas ferme et sans équivoque, j’ai marché le long du sable. J’ai regardé loin à l’horizon, j’étais consciente de ma fugue. Cela a duré quelques minutes.

Je suis venue te chercher, la mer. J’ai embrassé tes eaux, celles qui m’ont poussé vers l’extérieur. J’avais chanté auprès des rochers et pleuré dans un coin avec les algues. Il était temps de m’en aller. Il était temps de te savoir loin de moi. La mer. J’ai voulu rentrer. Mais je ne savais pas par où. Et c’est ainsi que j’ai fugué. J’ai fait connaissance avec les autres.

Les autres mers. Les aimer, oui. Les haïr, aussi. Ma mer c’est toi. Douces eaux chaleureuses qui m’ont permis de marcher. Sous le soleil ou sous le froid. La mer, c’est toi.

La mer

Inspiration

Comme un poisson dans l’eau

Parfois la vie est comme une marée, le va-et-vient de l’eau, elle remonte et elle redescend, c’est ce mouvement doux et léger, parfois plus fort et cassant, qui nous amène au travers de ce long fleuve que nous sommes tous en train de traverser. C’est un fleuve que je veux toujours imaginer doux et beau, colorié et plein de sourires. Autrement je ne le veux pas.

Et de temps à autre, nous sommes comme des petits poissons dans ce cours d’eau. Et tout comme quand on regarde un aquarium, ils bougent, à droite et à gauche, des allers et des retours. Nous on fait pareil. Quand on les imagine morts, ils se réveillent et d’un coup on sait que ce n’était qu’une fausse impression. Je sais que ces petits poissons étaient tout simplement en train de se reposer, de ruminer, de rêver, de voir au-delà de cette eau limpide qui nous maintient en vie.

La légende veut que les petits poissons n’aient pas un trop grand cerveau. Tu as une mémoire de poisson rouge. C’est ce que l’on dit. Mais je sais que ce n’est pas vrai.

Je suis un petit poisson avec une grande mémoire qui est parfois épuisée. Beaucoup de choses, beaucoup de va-et-vient, des tas d’émotions, des tas de décisions, je grimpe et je saute. Comme un petit poisson. Je me suis retirée somnoler parcimonieusement, j’ai contemplé cette eau transparente que je suis prête à affronter de nouveau. Les idées reviennent doucement, le petit poisson a faim de paroles.

commepoisson

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