L’autre jour je suis tombée sur une émission télé qui traitait des étrangers qui vivent dans notre pays (c’était sur la télévision espagnole, donc des étrangers habitant en Espagne). Un des interviewés, un allemand il me semble (si ma mémoire est bonne) a dit quelque chose qui m’a interpellée puisque c’est exactement une idée que j’aurais pu, moi aussi, exprimer. Il a dit que « d’abord il faut prendre le temps d’observer pour ensuite commencer à agir et à s’intégrer et ne jamais avoir peur de critiquer ». Voilà la phrase qui résume assez bien ce que je pense aussi de la manière dont nous, étrangers, nous devrions nous adapter à nos nouveaux pays.
Je sais, car j’ai côtoyé beaucoup d’étrangers tout au long de mes multiples expériences, que chacun vit cette adaptation de manière différente, en fonction, bien évidemment, de chaque nature et de chaque caractère. Je veux bien croire, que chacun fait de son mieux, si ce n’est pas le cas, si nous ne faisons pas de notre mieux pour nous adapter (c’est la règle numéro 1) il vaut mieux rentrer à la maison. Mais ensuite, une fois nous sommes (ou nous nous sentons) plus ou moins adaptés il reste en nous (généralement) cette petite peur qui grandit dans notre for intérieur quand nous lançons une critique envers ce pays (peu importe le sujet) où nous habitons (mais rappelons-le, qui n’est pas le nôtre). Au fond de nous, nous craignons que quelqu’un nous dise « tu n’as qu’à rentrer chez toi si tu n’aimes pas ceci ou cela » (ou quelque chose dans le genre). Et bien non, moi je dis (et c’est là que je rejoins l’allemand de la télé :-)) que nous avons le droit (oui, le droit) de critiquer comme n’importe quel autre citoyen. Sinon la discrimination commencerait justement à cet endroit.
Parce que les gens ont tendance à penser que lorsqu’on vient d’un pays voisin et d’une même Europe on ne trouve guère de différences et ce n’est pas vrai. Malgré le fait qu’une certaine culture nous unit il y a tout plein de petites choses qui font que la vie soit un poil différente. Et nous avons le droit de le dire.