Bilinguisme

Garde ta langue (et écrit dans celle de l’autre)

Il y a de ça quelques jours, quelques semaines, j’ai lu très attentivement cet article de Céline du blog Les mots ailés qui parle si joliment de l’art d’écrire et du processus d’écriture. Un article qui m’a fait sourire, qui m’est arrivé droit au coeur, un article que j’ai du lire deux ou trois fois tellement je l’ai aimé. Comment ça se fait qu’un article qui parle d’écriture puisse « arriver droit au coeur » ? (non parce que j’en vois certains qui doivent se poser la question).

Si je vous dis que l’écriture et moi on a vécu, et on continue de vivre, une belle histoire, je ne vais pas faire dans l’original, tellement de gens pourraient la dire cette phrase ! Mais justement, ce que j’ai apprécié dans cet article est le fait de re-penser l’acte d’écriture, le processus même de se mettre à écrire. Et j’ai décidé de laisser ces quelques mots à Céline en guise de commentaire :


Merci Céline pour ces mots, pour cet article qui est JUSTE, très juste.
J’applaudis et j’acquiesce. Je dis oui à toutes tes phrases.
Bravo. Bravo. Trop peu de fois on parle de ce processus d’écriture ô combien important !
Les temps ont changé, certes, je me souviens des dissertations que j’écrivais pendant des heures et des heures, dans un silence total (je suis du silence, aussi) dans ma chambre de cité u, très consciente de l’exercice auquel je me confrontais, comme cette danseuse qui fait pointe après pointe et qui a des courbatures à la fin de chaque séance (j’ai fait un peu de danse aussi) ou comme ce musicien qui essaye vraiment de faire les silences exactement comme il faut (soupir ou demi-soupir), sans perdre le tempo, toujours dans la mesure (j’ai joué de la clarinette, là, elle prend la poussière)… les temps ont changé, je disais, désormais on vit tous un peu plus dans la précipitation, dans la rapidité, on ne sait plus ou guère se concentrer sur cet exercice d’écriture en tant qu’acte réflexif et de recherche en soi car je suis complètement d’accord avec toi, dans chaque texte il y a un peu du « je » le plus intime.
Je vais finir par un dernier mot : souvent, on sait si un texte est bien écrit -pas seulement dans la forme mais aussi dans le fond (même avec des imperfections parce que le parfait n’existe pas) quand on le traduit.
Encore une fois un grand énorme MERCi pour cet article que j’ai pris tant de plaisir à lire (et à relire).
Très belle journée !

Ecrire en langue étrangère

L’écriture en traduction

Je terminais ce commentaire en ajoutant une petite note sur la traduction car je suis absolument convaincue que ce n’est qu’en traduisant un texte que l’on peut savoir s’il est bien écrit ou pas.

Parce que traduire c’est un peu éplucher un texte, le décortiquer et le remonter de nouveau. C’est alors en « ouvrant » le texte en mille morceaux que l’on s’aperçoit si le mécanisme est bon, si toutes les pièces sont là. De surcroît, l’acte de la traduction est aussi un très bon moyen de capter le rythme et la musicalité du texte dans une langue d’origine, ce qui nous permettra de transposer cette même musicalité dans une langue d’arrivée. Une même musicalité transposée autrement.

La traduction comme acte mécanique et artistique à la fois.

Mais la traduction est aussi parler la langue de l’autre. Dire dans une autre langue, avec des mots étrangers une même notion qui n’est pas la même, au fond. La fidélité et ce débat-là… On pourrait en parler.

Ecrire en langue étrangère

Quand je pense à ces quelques mots « écriture dans la langue de l’autre » ce n’est pas tant la traduction qui m’inspire mais plutôt l’acte d’écrire directement dans une langue étrangère (sans passer par l’acte de transposition), dans une langue qui n’est pas la propre, dans une langue autre que la maternelle.

Parce qu’un jour, vers 2008 j’ai fait un choix : celui d’ouvrir un blog en français. Autrement dit, celui d’ouvrir un blog dans une langue étrangère. Un blog, un défi. J’ai voulu me dépasser. J’ai voulu aller plus loin dans l’écriture. Dans mes langues maternelles, je me débrouillais. Mais, et dans ma langue étrangère ?

Et les souvenirs sont venus d’un coup. Une petite chambre en cité universitaire. Montpellier en 2001. L’arrivée d’une nouvelle monnaie, l’euro. Le début d’un grand changement. Celui de l’Histoire. Celui de mon histoire. Je peinais à bien rédiger les dissertations. J’étais partie d’Espagne en ayant reçu des félicitations pour mon français. Arrivée à Montpellier en fac de Lettres Modernes, je n’étais plus rien. Une de plus parmi la masse d’étudiants français. Une carte d’étudiant où quatre mots faisaient la différence « Licence ès Lettres Modernes ». Car, au contraire de mes compatriotes, nul part ne figurait le mot magique qui donnait lieu à l’indulgence des professeurs « Erasmus ». Nul part. J’ai alors du me débattre avec la langue de Molière. J’ai lutté comme Don Quichotte contre les moulins à vent. Je ne sais pas si j’ai gagné mais je sais que j’ai avancé. J’ai découvert l’encre du stylo plume et les effaceurs bleu-blanc-rouge. Et j’ai effacé, gribouillé, baragouiné, encaissé des « maladroit » et rédigé.

Et c’est ainsi que depuis 2001 ma langue n’est plus la mienne mais celle de l’autre aux couleurs bleu-blanc-rouge. Comme les effaceurs.

La controverse et la légitimité

Au-delà de l’aspect purement technique de l’acte d’écriture, le problème de la culture se pose quand on décide d’écrire en langue étrangère.

Sommes-nous capables de tout dire dans une langue qui ne nous a pas vu naître ? Sommes-nous légitimes et libres pour nous exprimer dans une langue autre que celle du berceau ? Est-il possible de tout dire quand ce n’est pas notre langue première ? Pouvons-nous faire passer le message que nous voulons ? La maîtrise de cette langue non maternelle peut-elle arriver à être complète ? Sommes-nous des exilés du langage ?

Car quand on écrit en langue étrangère plusieurs éléments peuvent entrer en jeu :

– diglossie
– interférences linguistiques
– exotisme lexical
– bilinguisme littéraire
– autotraduction
– …

Amin Maalouf et Nancy Houston sont deux écrivains célèbres écrivant dans une langue étrangère.

La langue de l’autre est-elle moins timide ?

J’ai constaté (et certaines études le démontrent) qu’en écrivant dans une langue autre que la maternelle, on est moins timides. En effet, c’est bien souvent que je me demande si j’écrirais la même chose en espagnol ou en catalan.

En pratiquant (en écrivant) une langue étrangère, on prend une distance des choses qui ne peut pas se mesurer de la même façon que pour la langue maternelle. Et parfois, de par ce fait, de par le fait d’écrire dans une langue différente à celle apprise à la maison ou dans le ventre de sa maman, on arrive à se surprendre soi-même ! On se surprend à réfléchir et à écrire des choses que l’on ne serait pas capables de transmettre dans la langue première.

Il s’agit, en réalité, d’une distance différente par rapport aux sentiments et au rationnel. Et cela se ressent dans l’écriture. Mais ensuite vient aussi la question de la maîtrise.

Est-ce que quand la maîtrise de la langue étrangère se rapproche de celle de la langue maternelle, cette distance s’efface-t-elle ?

Un jour, peut-être, je vais me sentir légitime pour essayer d’y répondre, un jour, peut-être…

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Bilinguisme

Enfants bilingues (franco-espagnols) à NANTES

AVIS aux NANTAIS !
(et si vous connaissez des gens à Nantes)

Après une longue réflexion et quelques mails de la part de certain(e)s d’entre vous, je me décide, enfin !

Je me décide à vous proposer qu’on se rencontre avec nos enfants bilingues franco-espagnols pour jouer, lire, écouter de la musique, regarder des dessins animés…

-> POURQUOI ?

Depuis que je suis arrivée à Nantes, en 2010, j’ai cherché des associations franco-espagnoles. Dans un premier temps pour rencontrer des gens mais hélas je me suis retrouvée à bien faire baisser la moyenne d’âge de la seule assos que j’ai fréquentée 2 fois ! Ensuite, je suis devenue maman et pareil, j’ai un peu recherché. Encore une fois, en vain.

Plus honnêtement, au fil de mes recherches, je me suis rendue compte qu’il y avait un vide notamment pour les enfants de 0 à 3 ans mais aussi jusqu’à 6 ans. Alors que c’est dans ces premières années que l’acquisition linguistique est dans sa période cruciale. Oui, vous avez raison, on connaît tous une ou deux associations qui oeuvrent dans ce sens mais nous savons tous, aussi, que pour des raisons qui nous échappent, les familles franco-espagnoles ne les fréquentent pas beaucoup. Elles sont où déjà ces familles ? (petit sourire !)

Nous sommes tous très occupés, nous sommes tous un peu débordés mais il s’avère que de temps en temps, nous avons envie de pouvoir offrir un petit moment à nos enfants pour qu’ils jouent avec d’autres enfants en espagnol. C’est important !

Bilinguisme à Nantes : activités franco-espagnol

-> LES OBJECTIFS

J’ai donc pensé à lancer cette bouteille à la mer, sans prétention ni pression. J’ai pensé que ce serait chouette de mettre en place un moment de partage pour eux, nuestros pequeñitos !

Quels sont les objectifs que j’envisage ?

Sans ordre ni désordre, voici à quoi j’ai pensé :
– des jeux de société
– des comptines et chansons en espagnol
– des lectures
– des films et/ou dessins animés (pourquoi les interdirons-nous ?)

Et tout ceci, accompagné d’un goûter convivial. Et je le répète (car j’y tiens) sans prise de tête et sans chichi !

-> COMMENT

Comme je l’ai dit précédemment, le lieu du premier rendez-vous pourra être fixé entre ceux qui répondent présent.

Ensuite, je n’ai pas envie non plus qu’on sente la pression de devoir fixer une date par mois. Non, je le dis encore une fois, pas de pression, pas de prise de tête… de temps en temps, quand on en ressentira le besoin !

Si vous êtes intéressé, je vous invite à répondre à cette newsletter et me le dire, vous pouvez aussi m’écrire à hola@lesmotsdemarguerite.com. Ensuite, je vais envoyer un email avec un sondage pour qu’on se mette d’accord sur la date.

Mais le comment veut aussi dire sous quelle structure, quel type d’organisation. Et bien, c’est simple : sous la forme d’une bande d’amis ! Vous l’aurez compris, je n’ai pas envie d’une association ni d’un cadre juridique qui nous oblige à des choses. Pour moi « obligation » ne se marie pas bien avec amour des langues. Alors, retrouvons-nous pour jouer (enfin, eux, nos petits) comme si on se rencontrait à la plaza del pueblo !

-> OÙ

J’ai pas mal réfléchi au lieu. C’est important. Vu que l’objectif est de se retrouver comme on le ferait sur la place de la ville, il me semble que le plus confortable (enfin, surtout pour nos enfants) est qu’on se donne rendez-vous à la maison. Oui ! C’est là qu’ils sont le plus à l’aise et c’est aussi le seul lieu où l’on puisse regarder un dessin animé à la télé, par exemple… Mais pas de panique, on peut alterner et aller, de temps à autre, dans l’un des 2 ou 3 « bars pour enfants » qu’il y a à Nantes (Café Marmaille, Le P’tit Qu’à fait…).

Qu’en pensez-vous ?

-> QUAND

Nous fixerons le premier rendez-vous une fois que vous aurez levé votre petit doigt pour dire présent ! Mais, vu le calendrier, il me semble assez pertinent d’envisager un samedi après-midi ou dimanche après-midi courant du mois de novembre.

Ensuite, comme je l’ai déjà dit précédemment, aucune obligation de fixer un rendez-vous tous les mois, non, non ! L’idée est qu’on se sente bien libres et qu’on fixe les rendez-vous en fonction de nos envies et de nos ressentis !

Alors, voilà, un grand MERCI d’avoir lu ce long pavé et maintenant… A vous de jouer !

¿Quién se apunta?

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Lifestyle

Petits bouts de vie #1

Les heures qui passent. Les sourires et les doutes. Elle et lui. Eux. La maison. Le foyer. Le froid et la chaleur. Le travail. La fatigue et le stress. Le repos. L’amour. Les moments. Les petits bouts de vie. Des clichés pour s’en souvenir. La vie.

Je vous présente Petits bouts de vie.
Nouvelle série pour des réflexions en instantané.
cahierdevie

Finir la journée par ce cahier de vie qu’on DIT en catalan et que J’ÉCRIS en français. Ça fait bizarre. Je ruse car pour l’instant je crois qu’elle pense que je l’écris en catalan. L’entrée à l’école ça apporte une dose de sacrés changements et je me vois déjà faire l’école à la maison pour tout ce qui est de l’écrit en catalan et en espagnol. J’envisage plusieurs méthodes, j’y réfléchis encore car on a un peu de temps devant nous…

Être freelance, c’est parfois aller travailler chez le client. Et hop, c’est parti avec cet agréable rayon de soleil.

elle

 Devenir maman c’est tellement de choses en même temps : amour tout plein, fatigue, doutes, rigolades, gronder un tout petit peu aussi, plein d’émerveillements et un etcétera plus long que le bras. Ce soir, je laisse mes deux amours et je pars découvrir d’un peu plus près l’école maternelle française. Être maman a l’étranger.

nous mob1

Ça ne se voit pas sur la photo mais elle crie comme une folle, on s’amuse les matins dans notre salle de bain ! Maman, tu me fais quoi aujourd’hui ? Une couronne ? Un serre-tête ? Une barrette ? Aaaaaaahhh c’est joli maman ! T’as vu maman, j’ai des boucles comme toi !! Cette petite est la joie de vivre sur pattes !

Un jour de plus, un jour de moins et surtout savoir que notre future maison ossature bois sera plus performante énergétiquement et que, par voie de conséquence, j’aurais moins froid ! Et ça c’est trop important pour moi !

nantes
Nantes. Tu m’as accueillie en 1995. J’avais 15 ans. En 2010 je suis revenue pour y rester. La vie. Le hasard de la vie. Désormais, c’est la ville que je te fais découvrir, ma fille. On quitte notre campagne et on prend le tramway. Enfin, le « traîneau » que tu dis ! Et on rigole, on court, on saute, je sens déjà qu’on est copines toi et moi … on occupe notre temps pendant que papa bosse dans notre futur chez nous.

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