Voyages

Gran Bilbao : yeux dans les yeux, l’amour et l’amitié

Un besoin irréfrénable de se retrouver. Et puis, de se poser aussi. Un besoin irrésistible de se regarder, yeux dans les yeux, sans dire un mot. Un besoin impérieux de se balader, main dans la main.

Et partir. Rouler. Avaler des kilomètres et s’en aller.

Un week-end à Bilbao
Un week-end à Bilbao Un week-end à Bilbao

Parce que la vie est ainsi. Des mois à courir, partout, dans tous les sens et se sentir à bout de souffle sur une ligne d’arrivée quelque peu instable. Mouvements de sable périlleux qu’il ne faut pas laisser trembler de trop.

Partir, respirer, ouvrir grand les yeux, s’aimer.

S’aimer très fort, main dans la main, toujours et se laisser prélasser dans les vieilles ruelles et sous les immeubles grandioses.

Bilbao la ville des contrastes. Vieille ville, grand Guggenheim.

Un week-end à BilbaoUn week-end à BilbaoUn week-end à Bilbao

Nous sommes venus pour tout oublier, pour nous aimer. Et on t’a aimée, aussi. J’avais déjà eu l’occasion de visiter deux fois Bilbao, dans le Pays Basque espagnol, à Euskadi. Mais j’avais un peu oublié. Alors, ce fut un grand plaisir de te re-découvrir avec mon amoureux qui a tellement adoré. On va revenir, il disait sans arrêt.

Bilbao, une ville qui a su se renouveler comme aucune autre, ou presque. Une ville de chantiers navals, une ville anciennement grise, aujourd’hui verte et pleine de vie. Une ville vieille et moderne à la fois. Comme on les aime. Oh, l’Espagne et sa sauvegarde des traditions tout en s’ouvrant aux temps modernes !

Un week-end à BilbaoUn week-end à Bilbao Un week-end à Bilbao

Et puis, les terrasses, les pintxos et le txacoli ! Le magnifique – impressionnant – imposant Guggenheim.

Nous sommes arrivés un vendredi soir, le moment idéal pour une petite balade dans le Casco Viejo, las Siete Calles, là où tu ne sais plus où donner de la tête tellement il y a des petits bars. Les gens, après le travail, se retrouvent au pied du comptoir, verre de vin dans une main, pintxo dans l’autre. Nous avons goûté à la chistorra, dégusté les bonnes olives du sud, picoré ici et là.

Cap sur un hôtel grand et petit à la fois. Un grand hôtel accueillant et chaleureux. Là où tu te sens un peu comme à la maison. Avec des chambres de rêve. Des petits déjeuners d’enfer, le choix, le choix et encore le choix, pour les british, les vegans, les salés ou les sucrés. Des sourires à gogo. C’est un peu comme si le soleil s’était aussi invité à l’hôtel.

Et puis, le week-end encore, main dans la main, découvrir les grandes avenues, tomber sur les fêtes du quartier, parler espagnol et dire agur en basque, oh l’Espagne mon cher pays polyglotte ! Oh que ça fait du bien, demander des renseignements et avoir les sourires !

Un week-end à BilbaoUn week-end à Bilbao

Se présenter à l’improviste dans un des restaurants les plus réputés pour manger une paella, juste après avoir lu en diagonale un petit article sur son iPhone qui ne disait que du bien. Improviser, faire toc toc, rentrer, entendre dire que tout est complet depuis six mois mais oh attendez, vous venez d’où, un peu d’Espagne un peu de France, oh attendez on vous fait une petite place. Ô chère hospitalité que tu nous manques parfois !

Improviser, se laisser emporter, flâner, ne pas se mettre trop de contraintes si ce n’est que celle de bien savourer la ville. Tout ce qu’on aime et tout ce qu’on perd, un peu, parfois, quand on devient parents. Retrouver une certaine forme de liberté, une autre façon de liberté. Marcher, marcher, sauter, s’arrêter sur la balançoire de la place de la ville, penser à elle, acheter une énorme glace. Boire un vrai cortado

Un week-end à Bilbao Un week-end à Bilbao
Week-end à Bilbao Week-end à Bilbao
Un week-end à Bilbao

Et courir l’embrasser, elle, qui est venue me voir, nous voir. Elle qui se bat contre un mauvais crabe depuis des années. Elle pour qui je prie à la vie. Elle avec qui j’ai appris les amies à distance. Elle, ma seule et unique témoin de mariage, l’embrasser fort et papoter-papoter-papoter faire les fifilles. Elle, venue de Barcelone sur un coup de tête pour me voir, l’amitié vous dites ? Et si c’était ça ?

Et à cinq, connus-inconnus, déguster encore un peu de ce merveilleux Bilbao qui nous a redonné la chaleur, l’amour, le beau temps, les sourires, la douceur de vivre à l’espagnole.

Parenthèse improvisée mais tant attendue.

Gran Bilbao, mon amour. On reviendra.

Week-end à Bilbao Week-end à Bilbao
Week-end à Bilbao

 ADRESSES D’INTÉRÊT
– Mercado de la Ribera
– Zone des Sietes Calles (Vieux Bilbao)
– Bar Txukela (C/Perro)
– Bar Promenade C/Astarloa)
– Restaurant La Barraca (pour les paellas C/ Bertendona, 6)
– Hotel Gran Bilbao (C/Prieto Indalecio)

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Vie à l'étranger

Vivre à l’étranger : un perpétuel apprentissage

On s’est envolés il y a longtemps. On a croisé les frontières quand on était jeunes, très jeunes. On a appris. On a ri et pleuré. On a fait des dizaines d’allers-retours, toujours entre l’ici et le là-bas. On a cru tout connaître. On a pensé tout savoir, tout avoir vu, tout avoir vécu. On s’est intégrés. On a abandonné un certain mode de vie pour en adopter un autre.

Quand vous croyez tout connaître de votre vie à l’étranger… et puis, en fait, non !

Et puis un jour, la réalité vous rattrape. Et la vie vous montre tous ses visages. Les visages d’une vie à l’étranger que je désignerais désormais en perpétuel apprentissage.

Une semaine s’est écoulée. Une semaine où tout plein de petites choses banales se sont passées. Des choses de la vie.

Une semaine où j’ai réalisé que non, je ne connaissais pas tout de la France, qu’il me restait encore plein de coutumes à découvrir, à apprivoiser, à tâtonner, à apprendre.

Seize ans plus tard, continuer à apprendre.

Un triste événement…

Il y a pile une semaine, j’assistais à des funérailles d’une jeune personne, d’un papa jeune, d’un cousin du même âge. Un triste événement qui nous est tombé dessous sans prévenir. Alors que le soleil breton était venu au rendez-vous, sans doute pour sécher les larmes, je rentrais pour la première fois de ma vie dans une église en France pour une si triste chose. J’ai suivi. J’ai suivi les autres. Leurs pas, leurs gestes, leurs regards. J’ai du suivre pour ne pas faire tord. Les larmes ne connaissent pas de langues, de frontières. Mais les gestes, oui. Un pas derrière l’autre. J’ai suivi. L’église, le cimetière. J’ai suivi les cousines, les tantes, les beaux-parents. Mon ChériGuiri étant occupé à porter des fleurs.  J’ai suivi. Suivi la belle-famille. C’est à ce moment-là, dans la petite bourgade, sous un soleil plus minorquin que breton, prise par l’émotion, que j’ai eu le temps de réaliser que c’était une première fois.

Une première fois de funérailles à l’étranger.
Et les larmes sont remontées, encore plus fort.
Pour lui. Pour nous.
Pour la distance des jours funestes.

et une belle festivité

Et puis, parce qu’ainsi va la vie, le dimanche, j’ai eu une première belle fois.

Dimanche, ma fille et moi avons vécu ensemble une première fois de kermesse.

Une jolie fête de l’école. Une ambiance très festive, encore une fois sous un soleil de plomb. On m’avait demandé d’accompagner. On m’avait demandé de tenir un stand. Alors voilà, encore une fois, j’ai suivi. J’ai ouvert grand les yeux et j’ai suivi. Le défilé, la petite corde de couleur avec cinq petites mains accrochées. Ils me connaissent, « la maman de Thelma ». Les enfants et sa petite grande mémoire. La « maman de Thelma » qui est venue chanter à Noël. En anglais ? Ah non, c’est en espagnol. J’ai encore eu les larmes aux yeux quand j’ai vu ma fille faire son spectacle. Ma fille, une école en France, un spectacle, une kermesse. J’ai pensé à mes spectacles à moi. Dans mon école, là-bas. Ensuite, j’ai tenu le stand. Et quand je ne savais pas, je demandais.

vivre à l'étranger, un perpétuel apprentissage

Ouvrir les yeux et s’intéresser aux manières de faire, facteurs-clé d’une vie à l’étranger

Car oui, je l’ai toujours su et j’en suis plus que convaincue :

Ouvrir grand les yeux et poser des questions, deux éléments indispensables à une vie à l’étranger.

Une semaine où j’ai pris pleinement conscience qu’avoir une vie à l’étranger c’est un perpétuel apprentissage.

Plus j’y pense, plus je réalise qu’il faut avoir connu les bouts du cycle de la vie pour dire qu’on mène une vie à l’étranger pleine et complète : la naissance et la mort.
Une vie. Une boucle.
Et si je m’approchais doucement de cette vie à l’étranger complète ?

Et puis, hier, lundi, j’étais épuisée. Fatiguée. Une semaine à vouloir bien faire. A faire comme eux, comme vous. Une semaine forte en émotions à vouloir tout faire comme une Française : les gestes, les mots, les intonations, les regards. Pour bien faire. Même si je sais qu’eux, ils l’oublient bien souvent que je suis étrangère. Moi aussi. Mais pas tout le temps : dichotomie d’une vieille vie à l’étranger.

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Freelance

Traducteurs : Les gens qui font vivre l’Europe, c’est nous !

C’est la petite phrase que j’ai retenue lors de la soirée dédiée aux traducteurs et interprètes qui a eu lieu à Nantes le 2 mai dernier à l’occasion de la Fête de l’Europe.

C’était dans un contexte particulier, à seulement quelques jours du deuxième tour des élections présidentielles, je pense ne pas me tromper si je dis que l’ensemble du public avait ça en tête.

Rencontre traducteurs Nantes

Pour nous, traducteurs, les langues, la culture et l’ouverture d’esprit sont un triangle parfait qui ne saurait pas se construire sans l’un de ces trois piliers. Souvent, nous, traducteurs, avons vécu dans plusieurs pays, nous travaillons pour des clients éparpillés un peu partout dans le monde, nous avons des amis en Europe et ailleurs, enfin, bref, notre parcours de formation et de profession nous a confrontés à devoir bien souvent conjuguer avec des coutumes, des pensées et des manières de faire bien différentes.

Le travail des traducteurs

Un peu passeurs d’histoires, un peu raconteurs, un peu écrivains, un peu conférenciers… un petit mélange bien sympathique qui fait du traducteur un être ouvert et à l’écoute.

La soirée, organisée par la Maison de l’Europe en Loire-Atlantique, en partenariat avec l’Université de Nantes et le Centre Culturel Européen avait plusieurs objectifs en vue. D’un côté, remercier les traducteurs de la région pour tout le travail qu’ils accomplissent, d’un autre, poser les bases d’un futur et éventuel lieu de rencontre et enfin, esquisser les problématiques souvent rencontrées par les traducteurs et interprètes dans leur quotidien professionnel et les rapports qu’ils entretiennent avec les entreprises, que ce soit au niveau local ou plus globalement.

Présents à la table ronde, tour à tour au micro, il y avait :

  • David Goward de la SFT (Société Française des Traducteurs)
  • Boris Meggiorin (Maison de l’Europe)
  • Anne Plaud (Centre Culturel Europe)
  • Mattia Insolera (Photographe)
  • Julie Morère (Université de Nantes)
  • Pia Edstrom Bourdeau (Traductrice)
  • Hélène Benoist (Traductrice)

Une soirée d’échanges avec un public formée principalement d’universitaires (étudiants et enseignants), de traducteurs et interprètes, pour la plupart à leur compte, enfin bref, des amoureux de l’Europe et des langues.

Car comme dit Amin Malouf : « Le bilinguisme est une école de tolérance et une voie de survie. »

… il paraît que c’est lui aussi qui a dit que « pour créer l’Europe, il faudrait que chacun apprenne trois ou quatre langues d’Europe ».

Et je les retiens ces phrases parce qu’aujourd’hui plus que jamais, je veux croire en l’ouverture d’esprit des gens. Ma formation, mon métier et ma vie m’ont permis de voir de très près l’importance de croire en cet autre qui ne parle pas comme nous.

Un jour, à Madrid, alors que je venais de commencer mon Master en traduction et interprétation à CLUNY-ISEIT (l’antenne espagnole de l’ISIT), quelqu’un m’a dit que « j’avais de la chance » car moi qui était née dans une région où l’on parle l’espagnol mais aussi le catalan, j’avais pu venir à Madrid pour faire des études, mais qu’elle ne pourrait pas aller à Barcelone car elle ne connaissait pas le catalan. J’aurais pu longuement argumenter (l’apprentissage des langues, le bilinguisme géographique, les pays plurilingues et tout cela…) mais je me suis limitée à lui répondre « nul ne choisit son lieu de naissance ».

 Alors voilà, puisque nul ne choisit son lieu de naissance, ne faisons pas des langues une barrière d’entente humaine.

 

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