Enfants

Chronologie d’un voyage en avion d’un bébé et une maman (qui vomit)

C’était une jolie journée ensoleillée du mois de décembre, plus précisément le 18 décembre 2013. Premier Noël de ma fille. A sept mois elle allait faire son troisième voyage en avion. Elle allait prendre le cinquième avion de sa vie. La famille qui nous attendait là-bas, en plein milieu de la Méditerranée. Une jolie journée en perspective. La matinée se déroule tout normalement…

11h30 : J’ai soif, je bois un verre de limonade (oui j’aime bien les sodas)
11h45: Je commence à avoir mal au ventre. C’est quoi ? je me demande…
11h50: Je donne le repas à ma petite princesse de sept mois.
12h05: Mes beaux-parents arrivent pour nous amener à l’aéroport.
12h20: On monte dans la voiture pour partir à l’aéroport. Ma petite installée dans son cosy, ma belle-mère me propose de monter devant, j’accepte, en me disant « oh oui, déjà que les voitures quand ce n’est pas moi qui conduit me rendent un peu malade, avec ce mal à l’estomac il vaut peut-être mieux ».
12h50: Nous arrivons à l’aéroport. Je ne me sens pas bien, je ne dis rien. C’est la faute à la limonade.
13h02: Je facture les bagages. Ma belle-mère porte ma petite princesse.
13h15: On dit au revoir à papy et mamie. Je mets ma fille dans le porte bébé***. Je me dis que ça ne va pas être facile. Cela tire sur mon ventre.
13h30: Nous attendons sagement à la porte d’embarquement. Appel de mon mari pour prendre de nos nouvelles. Je lui confesse ne pas me sentir très bien, je luis dis que je crains le voyage avec bébé. Mais je le rassure en lui disant que ça va passer. Que notre fille est très calme (oui, c’est vrai) et que ça devrait le faire…oui, ça va le faire…oui, ça va le faire…oui, ça va le faaaaaiiiree.
13h40: Nous attendons toujours, oui, ça va le faire. Souffle, souffle, tu as appris ça pendant ta grossesse. Souffle. Appel des hôtesses. L’embarquement va commencer.
13h45: Je suis chargée comme un âne. Mais je ne suis pas un âne, non. Souffle, ça va le faire. Les manteaux, le sac à main, les papiers. La sucette qui tombe. Les passeports. Le Monsieur d’à côté qui parle à la princesse. La sucette qui retombe encore. Sept mois. L’âge de la découverte, pa-pa-pa-pa-ia-ia-ia-ia. Oui, ça va le faire. Non, papa n’est pas là. C’est maman qui gère tout. Les avions, toi et moi, ma fille, on connaît, on a déjà voyagé toutes seules. Rassurons-nous.
13h55: Nous avons montré les passeports à l’hôtesse. Très bien. Nous rentrons dans le finger. Attendre, il faut encore attendre. Le porte bébé, mon ventre, sept kilos, ça tire. Mon ventre, mon ventre. Oui c’est ça. Une fois installée dans l’avion je vais demander un verre d’eau.
14h03: Nous sommes assisses. Put**naise, ces machins d’avions ils le font de plus en plus étroits. Put**naise, pourquoi avec un bébé on m’a installée dans le siège B, au milieu. Put**naise, la prochaine fois tu demanderas couloir.
14h10: Beaucoup de monde dans l’avion. Oui c’est Noël, c’est à cause de cela. On va décoller. Les hôtesses ont oublié de me donner la ceinture pour le bébé (qui ne sert pas à grande chose mais bon, la conscience), je dois la demander. Oui les hôtesses, ça a toujours un sourire, mais moi j’ai un mal au ventre incroyable. Mais je souris. Oui, souris Marguerite effleure les mots, de toute façon ta fille ne fait que sourire alors la maman il faut que ça sourie aussi. Mal au ventre, non? pas possible.
14h15: Décollage. Bébé elle sourit autant qu’elle bouge. Ohh, trop chouette, Madame à droite a une liseuse et Monsieur à gauche une super tablette, ça m’intéresse tout ça (oui, vous savez, l’intérêt des bébés pour tous les écrans ??? et ben, c’est ça!) Badaboum, main par ici, pied par là. Madame à droite sourit, Monsieur à gauche un peu moins. Ohh, les papiers, c’est trop bien ça, vas-y que je le prends, paam, le papier sur le nez de Monsieur.
14h25: Ok, maman Marguerite effleure les mots a tenu 10 min. Elle est gentille mon bébé, mais maman ne veut pas gêner. Allons faire un tour. On monte le couloir, on descend le couloir. Les gens sourient. Les gens dorment. Je commence à ne plus sentir mes bras. Mon ventre on dirait le tambour d’une machine à laver. Troisième tour du couloir.
14h29: Les sièges de devant, vous savez les business class que de toute façon personne ne prend sont vides. Chouette pirouette. Bébé et moi on s’y installe. Elle essaye de s’endormir.
14h33: Oui, ça va le faire, oui, ça va le faire. C’est ça que je disais à mon mari ChériGuiri ? Bon, et ce verre d’eau ? Appel de l’hôtesse. Le verre d’eau arrive. Elle me dit seulement de passer à la deuxième file. Ok, ça va, c’est plus spacieux que ma place en file 9.
14h45: Le hochet retombe, je prends mon verre avec mes lèvres. Faut que je le ramasse ce hochet, mais sans faire tomber de l’eau. Bébé n’arrive pas à s’endormir. Je bois à petites gorgées. ça devrait le faire.
14h55: Un peu de calme. Oui, ça fait du bien.
15h00: Le calme continue. Bébé aime bien avoir plus d’espace. Moi aussi, ça tombe bien.
15h06: C’est cool je trouve que les gens n’achètent pas du business class finalement…
15h15: Ah, il faut changer d’activité. Ok, les hôtesses ont fini de passer avec leur chariot pour proposer un menu et des en-cas que de toute façon personne n’achète, non plus. Je peux donc refaire un tour de couloir.
15h22: Deux tours de couloir.
15h24: Annonce de l’approche de l’atterrissage. Je regagne ma place. Là-bas entre Monsieur à gauche avec une tablette et Madame à droite avec une liseuse.
15h40: Atterrissage. Youupiii!
15h44: Arrêt de l’avion. Je décide de laisser sortir tout le monde avant moi. Nous ne sommes pas pressées. De toute façon nous avons quatre heures devant nous avant de prendre le prochain avion. Chouette pirouette.
15h53: L’avion commence à être plus vide. Une des hôtesses toujours avec le sourire vient me demander si j’ai besoin d’aide. Je lui dis que oui, mais que je laisse sortir tout le monde, pour éviter plus d’encombrements. J’ai bu de l’eau, ça va le faire.
15h55: Plus qu’une dizaine de personnes au fond de l’avion. L’hôtesse s’approche. Elle me dit de me prendre le bébé le temps de remettre mon porte bébé. Je lui confie ma petite princesse et c’est à ce moment là, à cet instant précis, quand bébé est encore entre mes bras et ceux de l’hôtesse qui sourit toujours que je sens que Noon, en fait, ça ne va pas le faire, ça ne le fait pas du tout…
15h56: Tout va très vite, bébé en mains de l’hôtesse, 8 personnes encore au fond, je me vois prononcer ces mots en même temps que je me penche et quelque chose sort de ma bouche « en fait Madame, je ne me sens pas très b… », j’ai vomi, j’ai vomi, je suis en train de vomir, sur mon collant, sur le sol (pas grave l’avion est bien crade)
15h57: un sac s’il-vous-plait, elle a bébé entre les mains, elle appelle du renfort, je vomis, je continue à vomir, Put***naise de limonade, vous avez un autre sac, c’est dégueulasse, la honte, devant les gens, moi, la maman responsable je suis en train de vomir devant ma fille et une hôtesse qui ne sourit plus, qui dit « la señora está vomitando »… je remplis trois de leurs sacs (faut dire aussi qu’ils auraient pu les faire plus grands).
15h59: Aiix, ça va mieux d’un coup. Là oui, ça va mieux. Je relève ma tête, mon visage est tout sale, bébé continue à me regarder. Plus personne au fond. Je me retrouve avec les sacs de vomis dans mes mains, je demande « je fais quoi avec », on me dit de les jeter dans les toilettes, de voir s’il y a de l’eau encore qui coule du robinet pour me laver un peu. Je rappelle que l’avion est en arrêt. Les gens du ménage arrivent, pour passer derrière moi. La honte. La honte. L’hôtesse croit que j’ai une poussette à pied d’avion. Je dis non. Juste le porte bébé.
16h04: Ils veulent m’accompagner, les gens des fauteuils roulants, oui, ce n’est pas une blague. Je dis non merci. Cela va mieux, enfin, moi je décide qu’il faut que ça aille mieux. Je suis responsable de ma fille de sept mois. Je dis au revoir et merci et désolée.
16h06: Je sors de l’avion, mon bébé dans le porte bébé, Put**naise que ça tire encore le ventre.
16h10: Je marche et je marche dans l’aéroport. Faut que j’aille récupérer les bagages. Je porte comme je peux le bébé, les manteaux, les doudous, le sac à main/à langer. C’est loin trop loin.
16h30: J’ai récupéré ma valise, je suis sortie, je l’ai facturée de nouveau pour notre prochain vol.
16h34: Faut que j’aille changer la petite et il faut aussi que j’aille faire un pipi, ça va soulager mon ventre aussi…
16h37: Avez-vous déjà essayé de faire un pipi avec un bébé de 7 kilos et 64cm sur votre ventre ? Je m’arrête là et je vous laisse imaginer….

PS1.Nous sommes enfin arrivées a casa vers 20h30, grand soulagement, j’ai confié bébé à ma mère et j’ai fait oouffff sur le canapé !!!
PS2. Notre retour a eu aussi sa dose d’humour, un super réveillon du 31 qui mérite aussi quelques lignes… peut-être pour demain ?!
*** Le porte bébé que j’utilise, qu’on a eu en cadeau de naissance est un Manduca, comme celui-ci . Il va très très bien, nous en sommes très contents. On sent à peine le poids du bébé. Non, je n’ai pas été sponsorisée par la marque, mais parfois je sais que les mamans veulent savoir l’avis des autres, alors je le conseille.

bebeavion

Inspiration

Le (dur) retour du mois de janvier

C’est le retour, la rentrée, la reprise si difficile du mois de janvier. Le temps où l’on revient d’une pause chargée en visites familiales et de partage de jolis moments. Souvent nous avons aussi eu l’occasion d’oublier (un peu) notre train-train quotidien. C’est le moment où beaucoup de gens établissent une longue liste de résolutions pour la nouvelle année. Ce n’est pas mon cas, je n’ai jamais senti le besoin d’attendre la fin d’une année et le début d’une autre pour changer quoi que ce soit dans ma vie.

Mais pour moi le retour, le début du mois de janvier signifie, en quelque sorte, une nouvelle période de re-adaptation. Le temps de quelques jours je suis retournée dans mon pays, dans ma famille, dans la maison de (et avec) mes parents. Le temps de quelques jours, moi, mariée et jeune maman, je suis redevenue la petite fille de mes parents. Cela fait du bien. C’est vrai. Là-bas, parfois, j’ai l’impression que tout coule de source, tout est plus naturel, pas de subtilités de langue, moins besoin de justifier. Je rentre et je sors plus facilement. Dans ma petite ville tout est à portée de main, nul besoin de prendre la voiture pour aller acheter une baguette. Nul besoin de plier et déplier quarante mille fois la poussette pour la mettre et la sortir quarante mille fois de la voiture. J’ouvre la porte et je prononce des « bon dia », « com va? », les gens passent, je connais la vie des gens. Je sais où ils vont, d’où ils viennent.

Et puis il y a ce retour. Ces quelques larmes à l’aéroport, juste avant de franchir la zone réservée aux voyageurs. Des au revoir très rapides parce que je n’aime pas ce moment. La main de mon mari qui passe sur mon épaule, signe de caresse et de soutien. Mon regard qui volontairement fuit celui de mes parents. Un grand sourire de ma mère, toujours positive et rassurante mais qui cache aussi une immense tristesse à laquelle nous nous sommes habituées. Et ensuite les avions. D’abord un. Une escale. Ensuite un autre avion. Et nous arrivons. J’esquisse un sourire à ceux qui viennent nous attendre à l’aéroport. Mais en vrai je cache mes larmes. La porte de chez nous s’ouvre. Oui, c’est chez moi. Je me le répète. Je me le répète encore. Nous ouvrons les valises, nous rangeons tout rapidement, histoire de retrouver la routine au plus vite possible. Parce que le temps de la pause est fini. Game over.

Janvier. Le retour. Le dur retour.

Bureau160

Inspiration

El vals de les garlandes

Allà fora, més enllà de la finestra, s’escolta una pluja fina i suau que ressona sobre l’enrajolat dels carrers. Potser està demanant d’entrar, potser està enfada o potser, simplement perquè és pluja, el fet de colpejar contra les finestres de la gent no és més que pura diversió.

La sala d’estar omplerta de papers de seda, de mil i un colors. Una enfilada de notes surten valsant de la cadena musical, mentre, a l’instant, una espelma desprèn un perfum sintètic a preu d’or que es suposa fer recordar l’olor de les flors. L’aire i l’ambient comencen a tenir gust de sucre i d’avet acabat de collir. El mal temps ha fet que el dia s’escurci, però, aquesta vegada, sembla haver-se posat d’acord amb el decorat del moment. Avui, la casa es deixa emportar per un disc anomenat “felicitat cassolana”.

Amb roba acuradament escollida per semblar completament informal, va gesticulant i fa moviments al voltant d’aquest arbre de Nadal com un pintor entorn del seu model. Les garlandes de Nadal són alguna cosa de ben important i seriós, tant, que la noia es permet, fins i tot, de rosegar un floc rinxolat dels seus negres cabells quan no aconsegueix escollir l’adorn adequat per tal branca, o lluitar contra el buit que s’ha format entre dues bolles que pengen de l’arbre.

Ell la mira. Ell la deixa fer. Entre insuportable i tendre alhora, amb aquesta mania que té de fer viure i fer existir les coses que tan sols viuen i existeixen dins la imatge que ens feim d’elles. Aquesta manera tan artificial de fabricar records.

Per tal que tot fos perfecte als ulls de la noia, ell sap que hauria de compartir aquest moment amb ella. Que la cara s’il.lumini en el moment de posar aquell llumet, agafar-la entre els braços i dir-li quant se l’estima. Jugar a la felicitat, com si la felicitat fos això.

Allà on ella sembla fer renèixer els seus records d’infantesa, en aquest procés complexe de construcció de les decoracions kitsch i de les garlandes metal.litzades, ell no hi veu altra cosa que un arbre mort cobert d’oripells ridiculs. Malgrat tot, ell posa de la seva part, ha anat a la tenda a comprar l’arbre de Nadal. Li ha triat sota una pluja esgarrifosa, enmig de tot un bosc d’arbrets sacrificats, encara verds, amuntegats els uns contra els altres, com si intentessin resguardar-se del fred abans d’acabar els seus dies ofegats per les bolles, els turrons i els massapans.

Cada any el mateix ritual: ell mira com ella va fent, la seva estimada, i cada any, culpabilitza pel fet de trobar-la estúpida. També li sap greu, quan la veu amb aquests ulls espurnejant davant de la gran estrella que corona el cim de l’arbre, li agradaria que guardés l’entusiasme de la seva mirada per coses més tangibles. Com per exemple, amb la música de Chopin que només ha escollit per donar un últim retoc a l’estampa nadalenca, sense adonar-se que es tracta d’una marxa fúnebre, i com si sentís una vulgar música d’ascensor.

Agenollada vora les branques més baixes, afanyant-se per trobar el vals ideal d’una de les garlandes idiotes, ella fa veure no adonar-se de res. Tota l’energia del cap de setmana l’ha reservat per aquest moment, res la distraurà. Ordre del dia: decorar l’arbre de Nadal, i cercar, un any més, on s’amaga aquesta màgia que es suposa ha de sorgir d’un avet més proper de l’agonia que d’altra cosa. Per milions de persones, el ritual de l’arbre és un moment de joia, per ella, llavors, també. Per què ella no hauria de tenir dret a aquest instant de felicitat fàcil?

Ella vol aquesta part d’alegria, s’hi posa amb totes les seves forces, però no funciona. Ha fet l’impossible per recrear una atmòsfera, del forn surt un flaire de Nadal que s’està preparant. Perquè tot sigui perfecte, ella ha fet fins i tot brillar els seus ulls com si parlessin el llenguatge de la joia, i fa com si tot l’interessés molt.

Sap, però, que a tan sols un passos de l’arbre ell romàn assegut a la butaca, que la mira i la troba estúpida. Ella voldria que fés un esforç per entendre-la i ajudar-la una mica. Sense ell potser a aquesta salsa Màgia de Nadal li falta un ingredient determinant. I potser només, la clau està en que ell l’ajudés a triar el lloc d’on penjar la bolla de color blau, i ja tot estaria clar.

Al cap i a la fi no en tenim ni idea, potser, però, sigui tant senzill com això: la companyia d’algú per tenyir l’arbre de colors i garlandes, farà segurament convertir aquest avet moribund en Arbre de Nadal…

Boule_de_Noel