Vie à l'étranger

Assurer et rassurer

J’aurais voulu vous écrire sur la mer, j’aurais voulu vous écrire sur lui qui est resté, sur eux que j’ai retrouvé. Ou sur la peur aussi. J’aurais voulu vous écrire un joli texte pour vous parler de notre arrivée.

Assurer et rassurer

Mais aujourd’hui, alors que cela fait une semaine que je ne vous ai rien dit, les mots ne viennent plus, prise dans cet élan d’adaptation, dans les devoirs professionnels qui arrivent comme les vagues de la mer auxquelles il faut faire face avec grâce et légèreté. Les nuits sont chaudes, le ciel est bleu, on fête des anniversaires et on sourit mais quelque chose semblerait m’empêcher d’être complètement libre.

Une sorte d’entre-deux qui freine mes mots. Une envie de répondre toujours présent pour lui et pour eux. Deux vies en une. Il me semble avoir déjà écrit sur ça. Il me semble, oui. Alors que je pianote mécaniquement, alors qu’ils sont partis et que la clim tourne à fond, je pense à cette plage dont j’ai envie d’aller mais où je n’ai pas encore mis les pieds parce que j’ai toujours quelque chose d’autre à faire, à accomplir, à accompagner. Alors qu’en France j’aurais déjà fini de prendre mon déjeuner, ici, on n’y songe pas encore. Alors que la France pleure, ici on fait la fête avec les chevaux.

Alors que je veux être ici, je pense au là-bas. Alors qu’ils sont ici, lui il est là-bas.

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Nous sommes arrivées et j’ai senti sa douleur, que j’entendais à demi-voix par téléphone. Et j’ai serré mes dents. Nous avions dormi que très peu d’heures. Il y a elle, aussi, qui tourne et danse et chante et tape des mains et fait des bisous à tous les enfants qu’on croise dans la rue, ou presque. Et lui qui gère le quotidien administratif français. Et les gens qui me disent « ahh ! alors, t’es arrivée en vacances ? ». Mais oui mais non. Etre fille. Unique. Etre maman et épouse à distance. Toujours une distance.

Tout ce tourbillon qui ne me laisse plus mettre des mots dans le bon ordre.

Lâcher prise et perfection.
Assurer et rassurer.

Mais je reviendrais très vite vous raconter la mer et les plages, vous raconter lui et notre amour, vous parler d'eux aussi.

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Vie à l'étranger

Elévation des murs (ma maison en France)

Le jour est enfin arrivé. Après des mois et des mois de démarches, de doutes, d’interrogations, de quelques contretemps aussi, le jour où notre maison sera élevée est arrivé. Rien d’exceptionnel, rien de nouveau, c’est la vie, des projets de notre vie, de votre vie, de la vie. Je suis comme vous tous. Sauf que derrière mon petit cœur, je dois vous dire que cela me fait tout bizarre de me dire que « je fais construire » (comme on dit) en France. La France c’est mon pays qui ne l’est pas ou peut-être oui parce qu’après tant d’années, je ne sais plus.

Le projet maison « à l’étranger »

Et je fais construire, encore une fois, loin de ma famille, de mes êtres chers et de mes copines rencontrées au fil de mes déménagements. Et ça aussi, ça fait bizarre. Surtout que quand j’ai annoncé à quelques amis en Espagne, que nous allions construire, on m’a dit « aah, et bien, ça veut dire que tu ne reviens pas alors… ». Mais moi j’ai répondu que « ça, on ne le sait jamais » et que si j’ai appris une chose après tous ces déménagements c’est qu’il faut vivre le moment présent et qu’on verra bien ce que l’avenir nous prépare. Mais bon, c’est vrai, là au fond du coeur et dans mon petit cerveau, tout plein de choses et de sentiments s’activent… Pour le présent, voilà, je savoure ce projet avec mes amis rencontrés ici.

Allons donc aux faits.

Nous voilà embarqués dans ce projet mûri depuis bien longtemps. Avec nos lassitudes administratives y compris (sinon, ce ne serait pas drôle), nous voyons enfin ces bouts de bois arriver.

A l’heure où je vous écris, j’entends les bip-bip de la première machine qui débarque sur le chantier car, en fait, nous serons nos propres futurs voisins. C’est-à-dire que nous faisons construire juste à côté, pas très loin derrière la maison où nous habitons depuis 4 ans. Le processus a été long.

ma maison ossature boisma maison ossature bois

Souhaiter une maison mais sans être pressés : je suis enfin prête

Arrivée à Nantes (ville) pour rejoindre mon ChériGuiri, j’ai habité l’appartement dont il était propriétaire et qu’il avait entièrement rénové (mon ChériGuiri a des mains en or, des connaissances techniques et plein d’idées d’aménagement). Deux ans plus tard, juste après notre petit mariage, nous avons voulu vendre pour partir en maison et construire une famille. Et c’est là, que ça a commencé à faire « trop » pour moi. Trop de changements en même temps. De déménageuse célibataire de grande ville en grande ville à jeune mariée en province (dans un pays qui n’est pas le mien) dans une maison un peu en campagne. J’ai eu peur. Oui. Peur de m’embarquer dans trop de choses « de grande » (et pourtant j’avais déjà plus de 30 ans). Acheter une maison à rénover ou acheter un terrain et faire construire (oui, parce qu’acheter une maison dans le centre de Nantes on a tout de suite compris que ce n’était pas pour notre portefeuille) et en même temps une grossesse – un bébé ? Non merci, toute seule ici, non merci. Je lui ai dit, je tiens trop à toi, je t’aime, je ne veux pas vivre un stress puissance mille, je ne sais pas les effets que ça pourrait avoir sur moi – sur nous, je ne veux pas mettre en péril quoi que ce soit, soyons réaliste. Nous avons donc décidé de temporiser. Une chose après l’autre. Et nous avons bien fait.

Nous avons vendu l’appartement et nous avons eu la chance de trouver une maison neuve à étrenner qui se mettait en location. Quand nous l’avons visitée, elle n’était même pas finie. Nous avons déposé le dossier, elle a été pour nous ! Je crois que le fait que la maison soit neuve a contribué à ce que l’on se sente plus chez nous. Mais cela m’a surtout permis de « tester » et de voir si j’étais capable de vivre « à la campagne ». Oui, je le suis. Avec mes parenthèses espagnoles dans ma maison de famille (et au soleil). Je suis rapidement tombée enceinte et nous sommes de plus en plus convaincus que nous avons fait le bon choix. Le choix de temporiser, de ne pas tout vouloir faire en même temps. La grossesse s’est avérée difficile, 5 mois sans bouger le temps d’un hiver sur un canapé, seule, est venue aussi nous confirmer tout cela.

Ce n’est que quand Princesse Thelma a eu 1 an et demi que nous avons re-commencé à parler du projet maison.

Aujourd’hui, c’est donc un jour spécial pour nous. Un jour de papillons dans le ventre, de beaucoup de boulot devant nous mais d’une joie immense, aussi.

Au fait, les « bouts de bois » dont j’ai parlé plus haut c’est parce que nous construisons une maison ossature bois

campagne françaisecampagne française

J’ai écrit cet article hier mais il est pour moi un peu intime, un peu trop ma vie. Je l’ai donc lu et relu mille fois jusqu’à ce que je décide de vraiment le publier. Hier, ce fut une journée étrange pour la sentimentale que je suis, scotchée au whatsapp avec ma mère qui sait te coller l’enthousiasme même à distance et voir le sourire tellement immense de mon chéri, c’était juste top ! Par contre, Princesse Thelma, elle, quand le soir nous sommes allés ensemble voir les quatre murs, elle a été déçue, « mais y a pas ma balançoire »…
Voilà, c’est un bout de notre vie que je décide de partager avec vous.
En plus, je sais que des gens qui nous aiment et qui sont loin vont apprécier la version espagnole de cet article.

Alors, Merci. Gracias. Merci mille fois.

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Mots éparpillés

Mots Eparpillés : juin 2016

Le temps est venu de vous livrer le dernier volet des « Mots éparpillés » de la saison.

Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabrés et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.

MotsEparpillés juin2016

Le temps

Le temps de rien, le temps de tout. Ce temps chéri, aimé, adoré, estimé, ahurissant aussi.
Le temps d’être avec vous et de grandir, marcher, danser et m’en aller.
Le temps pour moi, pour savourer, pour aimer, pour rigoler et pour voler.

Le temps qu’on aime et celui qu’on déteste.

Le temps qui passe et file et dit coucou et puis s’en va.
Le temps pour le temps. Le temps des secondes, des minutes, des heures.
Le temps des attentes.

Le temps des retrouvailles et des étreintes.
Le temps des hirondelles et des amours et des étés.

Et puis le temps des hivers, des chocolats chauds et des feux de cheminé.

Le temps.

Le temps des adieux.
Le temps des mots éparpillés et ramassés, enjolivés et bien gardés.

Le temps de vous dire MERCI

DÉCOUVREZ LES AUTRES PARTICIPATIONS DE CE MOIS-CI :

– Florence Gindre de « FG-Florence Gindre »
– Vera Anda du blog « Vera Anda from the right now »
– Jacou de « Les mots autographes »
– Virginie Sequer de « Crazyprof »
– Pom de pin de « Pom de pin in Wonderland »
– Agnès Audibert de « Mes livres, mes lecteurs et moi »
– Marie de « J’habite à Waterford »

REMERCIEMENTS ET EBOOK

Le 15 de chaque mois, nous vous avons soumis une photo de ces mots éparpillés pour que vous les libériez le 15 du mois suivant par un texte.

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui, mois après mois, ont participé à ce rendez-vous.

Dans quelques semaines, début du mois prochain, nous publierons un e-book de toutes vos participations, téléchargeable sur nos blogs et, sans doute, une version papier sur Amazon. Si vous souhaitez que votre texte n’y apparaisse pas, merci de nous le signaler lorsque vous mentionnez votre participation dans les commentaires.
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