Le 5 janvier au soir est un moment très spécial pour tous les enfants (et moins enfants) en Espagne et bien d’autres pays en Amérique Latine. En effet, les petits sont encore en vacances scolaires et le 5 c’est l’arrivée des Rois Mages avec toute sa dose de magie et de féerie. Là-bas on ne connaît pas le Père Noël, enfin, oui, il a aussi débarqué de l’autre côté des Pyrénées il y a une dizaine d’années peut-être (moi, petite, je ne le voyais qu’à la télé, je vous assure) mais il n’a pas encore pris beaucoup de place. Les Rois Mages c’est le jour des cadeaux. Aujourd’hui, 6 janvier est un jour férié, les familles se réunissent, les enfants déballent leurs cadeaux, à ce moment précis où je rédige ces quelques lignes, l’opération émerveillement doit être en route chez plein de petites têtes blondes hispanophones.
D’où vient cette tradition ?
Le mot Épiphanie vient du grec et signifie « apparition », signifiant que les Rois Mages sont venus célébrer l’arrivée dans le monde du Messie. Ce sont ces Rois qui apportent et offrent les cadeaux au petit Jésus : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Alors voilà, exit le Père Noël ! Dans les pays laïques, comme la France, il est coutume de fêter l’Épiphanie le premier dimanche de janvier en mangeant une galette des rois.
Comment fête-on les Rois Mages ?
Dans toutes les villes espagnoles, le 5 au soir il y a un défilé avec des carrosses, de l’animation, de la musique et bien évidemment les Rois Mages. Parfois ils arrivent en bateau (comme à Palma de Majorque et Barcelone) et parfois à cheval comme dans ma petite ville. Dans ma petite ville c’est une sacrée organisation: le 1 janvier il y a déjà un défilé avec l’arrivée des pages ou valets des Rois Mages qui viennent pour ramasser les lettres des enfants. Ils se mettent aux escaliers de la mairie, en face de l’église, ils ouvrent leurs grands sacs et tous les petits de la ville y déposent leurs lettres, en échange de quelques bonbons et de beaucoup de sourires ! Et puis le 5 au soir, le grand jour, le grand moment ! Les Rois Mages arrivent sur leurs beaux chevaux accompagnés toujours d’un cortège de valets et de quelques tracteurs décorés pour l’occasion et bien remplis avec les paquets, colis et cadeaux que les parents, tontons, papys et mamies ont pris soin d’amener silencieusement et tard le soir quelques jours auparavant dans un entrepôt municipal ou un groupe de jeunes organise la fête. Melchior lit un joli discours au balcon de la mairie, ils font une offrande à l’église et ensuite ils parcourent les rues de la ville et les valets (des jeunes de la ville bien customisés) jouent aux facteurs et rentrent dans les maisons pour apporter les cadeaux ! Le temps d’une photo, les enfants croient plus fort que tout que les Rois Mages sont venus les voir ! C’est un moment très magique !
Comment fête-on les Rois Mages quand on vit à l’étranger ?
Hier soir, chez nous, on a joué les prolongations de fête. Le matin, Petite Princesse a fait aussi sa rentrée chez la nounou mais le soir nous avons un peu chamboulé notre routine et nous nous sommes préparés pour la fête. J’ai fait le pitre, beaucoup, ben oui, il y a que moi pour transmettre cette tradition, alors, il faut mettre les bouchés doubles ! On a fait avec les moyens de bord, vous pouvez bien imaginer que dans ma petite ville de la campagne en France il n’y avait pas de défilé des Rois Mages de prévu :-P, ChériGuiri n’a pas voulu se déguiser (eeh, quoi, non, je ne lui ai même pas proposé !)… J’ai mis les cadeaux au pied du sapin, j’ai chanté et dansé pour mettre Petite Princesse dans une ambiance de fête et ô merci TVE Internacional ! j’ai allumé le grand écran, connexion directe avec Madrid et petit tour de baguette, les lumières, la féerie et les Rois Mages sont ainsi rentrés aussi chez nous !! Elle était obnubilée par les chevaux, par les longues barbes de Ses Majestés, par la musique et puis le moment est venu d’ouvrir les cadeaux ! J’ai encore dansé, applaudi et fait le pitre à l’espagnole tandis que ChériGuiri contribuait avec sa dose de sourires bretons ! Petite Princesse était ravie, je suis sûre qu’elle n’oubliera jamais sa première fête des Rois Mages à la française !