Et d’un coup la petite fille retourna sa tête. Elle savait qu’il y avait quelque chose d’anormal autour d’elle. Cela faisait des jours que l’ambiance métamorphosait. Elle, qui observait toujours tout, ne l’avait dit à personne. Elle n’avait jamais voulu partager ses sentiments ni ses impressions parce que, au fond, elle savait que la plupart des gens ne lui prêtaient pas attention. De sa bouche, seulement sortiraient des mots inappropriés.
Mais maintenant, plus de trois ans plus tard, tout commençait à être différent. C’était peut-être elle qui avait changé ou alors c’était le monde qui était en train de muer. Malheureusement, ces petits détails n’avaient plus aucune importance. Elle, elle continuait à avancer, elle regardait les vitrines, cachée sous ses grandes lunettes de soleil qu’elle avait reçu en présent. Elle était contente, elle se savait radieuse de pouvoir profiter de ce soleil qui battait au même rythme que sa vie. Elle avançait, un pas, deux pas et elle était de plus en plus convaincue qu’elle finirait par tout avouer. Ce n’était pas un simple désir… un léger sourire se dessinait au ras de sa bouche. Et le temps s’écoulait, comme l’eau qui court en aval de la rivière. Elle essayait d’en prendre un peu de cette eau qui finissait toujours par s’enfuir. Mais à cet instant même, elle fût capable de prendre la grande décision. Soudain, elle fit demi-tour. Elle ouvre grand ses poumons et le crie aux quatre vents, comme cette rose qui nous signale à tous notre chemin. Et ainsi fut, comme l’attente éternelle devint réalité.
(Photos prises à La Gacilly, en Bretagne)
De cop i volta la nena es girà. Ella sentia que alguna cosa al seu voltant no era normal. Feia dies que l’atmosfera havia canviat. Ella, que sempre ho observava tot, no ho havia comentat a ningú. Mai volgué compartir cap dels seus sentiments i sensacions perquè sabia que la immensa majoria de gent no li feia cas, més bé es limitaria a dir alguna frase inadequada, impròpia a la situació.