Je regarde au loin, ma fenêtre est humide, la vitesse m’empêche de bien voir mais mes pensées s’éloignent, rapidement, à la vitesse de ce train qui m’amene quelque part ailleurs.
La verdure m’offre un beau paysage, celui des terres inconnues, celles qui traversent la moitié de mon continent. Dans un va-et-vient constant causé par ces rails déjà vieux et usés je ne peux pas m’empêcher de prendre des photos, comme si c’était la toute dernière fois que je passe par ces champs de labeur, travaillés par des mains ridées, anciennes comme ce train qui me transporte.
Les terres de mes ancêtres, des oubliés de l’Histoire, de ceux qui ont tout fait pour qu’aujourd’hui j’aie le sourire aux lèvres et un avenir devant moi. Le train avance, doucement mais rapidement, la fenêtre rayée par ce temps qui passe donne une drôle de couleur à mes images, à ces images qui resteront gravées dans ma mémoire, aujourd’hui, toujours.