Bilinguisme

Le bilinguisme et l’Alzheimer

Le bilinguisme améliore les aptitudes cognitives dès les plus jeunes âges jusqu’aux personnes âgées

Un bébé de cinq mois est capable de distinguer entre deux langues s’il est élevé dans une famille bilingue où le père parle une langue et la mère une autre. Il paraît que tout cela est prouvé scientifiquement (il paraît). A l’école, les élèves bilingues ont plus de capacité de concentration que les monolingues et savent mieux choisir entre les stimuli importants et les moindres.

Cette capacité à rester concentrée, qui n’a rien à voir avec l’intelligence, continue chez les adultes. Et c’est, précisément, chez les personnes âgées que ce bilinguisme est plus bénéfique. D’après deux études de l’Institut de Recherche Rotman de Toronto les symptômes d’Alzheimer apparaissent en moyenne cinq ans plus tard chez les bilingues et ils arrivent à mieux gérer la situation.

Ces avantages cognitifs viennent du fait que les enfants et les adultes qui maîtrisent parfaitement deux langues sont obligés de faire une gymnastique mentale permanente qui améliore le système de contrôle d’exécution du cerveau. Le contrôle d’exécution se traduit en la capacité de se concentrer sur une seule activité tout en inhibant les éventuelles distractions. Pour les personnes multilingues, qui à n’importe quel moment peuvent communiquer en deux langues différentes ou plus, le cerveau doit ignorer les mots d’une langue afin de communiquer dans l’autre. Par exemple, il doit ignorer maison pour dire house ou à l’inverse en fonction de la situation et du contexte.

Tout de même, et c’est important de le signaler, c’est une erreur de croire que les personnes bilingues sont plus intelligentes que les monolingues, cela n’a rien à voir. Le bilinguisme change le cerveau à tel point qu’il permet d’être plus efficace au moment de réaliser plusieurs tâches en même temps.

 Mais il n’y a que des points positifs (allez, laissons tout le monde content :-)) : quand il s’agit de trouver rapidement un mot, disons que parmi les 50 000 qu’un jeune peut emmagasiner dans le cerveau, les bilingues mettent 5% plus de temps que les monolingues (30 millièmes de seconde) à le trouver. Les bilingues ont plus souvent aussi le mot sur le bout de la langue et ils n’arrivent pas à le trouver, du fait qu’ils doivent chercher plus. Plus est, les bilingues ont un vocabulaire un peu plus réduit pour une seule langue mais plus important si on prend l’ensemble des langues qu’ils maîtrisent.